J’ose espérer, qu’en se posant sur sa serviette, il aura l’idée de se retourner de temps en temps, car il n’y a rien de plus indélicat qu’un homme bronzé sur une seule face. D’habitude, à ce moment là, il me consulte en me sortant délicatement de son sac à dos. Je ressens son doigts humide, chaud et salé sur mon écran me déverrouiller. Mais là, il doit se sentir bien seul à ce moment là. En tout cas je l’espère, parce que moi je me sens vraiment abandonné, même si l’odeur du chocolat est bien agréable.
Et le temps s’écoule d’une façon que j’ignorais. Souvent je l’entendais dire à ses patients ce genre de phrase que je ne comprenais pas, mais là elles prenaient un sens. « des fois une seconde ressemble à une minute, une minute à une heure, une heure à une journée, une journée à une semaine, une semaine à des mois, et des mois, aidez-moi, aidez-moi !!!! » Oui, aidez-moi donc à rester en éveil, à ne pas me décharger, à bien réceptionner ses sms et mails, et à lui restituer dès son retour. Je dois absolument rester éveillé et lui montrer qu’il peut compter sur moi, comme un iphone neuf à la coque intact.
Je viens de regarder la météo, la chaleur augmente, le mistral souffle avec force. Fait-il seulement attention aux vagues, aux lames de fond. Moi j’ai le vague à l’âme à cet instant. Ces vagues que j’ai si souvent photographiées, ces rouleaux qui sont même dans ma mémoire et que je peux consulter du fin fond de son tiroir, et verser une larme s’écoulant sur chocolat noir mon voisin.
Et puis j’aperçois la nuit tomber. Comme le chant des cigales doit parvenir à ses oreilles sur sa terrasse, dans la douce chaleur de juillet, au calme, à l’abri des estivants, alors que moi je sursaute à chaque pétard lancé par des inconnus faisant semblant d’être joyeux, ce jour dont personne ne connaît vraiment l’origine de cette fête nationale.
Je préfère alors accepter ces bruits extérieurs, comme faisant partie de la nuit, de les intégrer, et de m’en dissocier. Tandis que lui, doit s’endormir au son des cigales, aux odeurs de lavande et de la verveine citronnelle dernièrement plantée.
Tiens, je viens de voir passer des réponses aux mails qu’il a envoyés avec son Mac Book…. Et il parle de moi ! Il raconte comment il m’a oublié à quelques instants de son départ. Vous rendez-vous compte, il parle de moi, il avoue sa faute, et j’en suis heureux quelque part tout de même.
Mais je viens de voir passer une réponse d’un psy qui lui dit que c’est un acte manqué, et que de toute façon, je suis bien trop présent dans sa vie. Non mais des fois ! De quoi se mêle ce psy à 2 euros ? Il me prend une envie folle de le supprimer, de le mettre dans mes spams, ou même de lui répondre « votre correspondant est actuellement en congés de vous, et cela lui fait grand bien ! »
Ce matin, je me réveille avec plus de punch, car je sais qu’il doit rentrer ce soir.
Même tard, je l’attendrai. Même s’il devait revenir d’au-delà des campagnes, d’au-delà des montagnes, d’au-delà des océans, je l’attendrai.
J’attendrai d’ailleurs, le jour et la nuit, j’attendrai toujours, son retour. Qu’il me prenne dans ses mains, avec un sourire et des yeux d’enfants, qu’il me ranime, qu’il me porte à son oreille, qu’il me recharge vite car je suis à deux doigts de flancher, ma batterie est en danger.
Laurent sans moi, c’est comme un Laurel sans Hardy, un violon sans archer, un Giscard sans D’Estaing.
Alors, lorsque le philosophe se demande si : « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? » Mais, qui a dit que j’étais inanimé ? Je persiste et signe, l’Iphone à un destin animé.
Alors, dans un ultime effort, pour vous faire part de mon désarroi en ce week-end de Juillet, comme un chien qu’on abandonne sur le bord d’une autoroute, ou à la SPA, Société Protectrice des Aphones, j’appuie sur le bouton « envoyer » pour publier cet état d’âme sur internet, avant que je n’ai la mémoire et l’énergie qui flanchent…. J’aurai tellement aimé qu’il m’écrive un mot, rien qu’un mot, mais ma chandelle est morte, je n’ai plus... le …. feu, ouvre………. vite la ………….porte, pour ………..l’amour ……………..de Dieu
Envoyé de mon Iphone
Et le temps s’écoule d’une façon que j’ignorais. Souvent je l’entendais dire à ses patients ce genre de phrase que je ne comprenais pas, mais là elles prenaient un sens. « des fois une seconde ressemble à une minute, une minute à une heure, une heure à une journée, une journée à une semaine, une semaine à des mois, et des mois, aidez-moi, aidez-moi !!!! » Oui, aidez-moi donc à rester en éveil, à ne pas me décharger, à bien réceptionner ses sms et mails, et à lui restituer dès son retour. Je dois absolument rester éveillé et lui montrer qu’il peut compter sur moi, comme un iphone neuf à la coque intact.
Je viens de regarder la météo, la chaleur augmente, le mistral souffle avec force. Fait-il seulement attention aux vagues, aux lames de fond. Moi j’ai le vague à l’âme à cet instant. Ces vagues que j’ai si souvent photographiées, ces rouleaux qui sont même dans ma mémoire et que je peux consulter du fin fond de son tiroir, et verser une larme s’écoulant sur chocolat noir mon voisin.
Et puis j’aperçois la nuit tomber. Comme le chant des cigales doit parvenir à ses oreilles sur sa terrasse, dans la douce chaleur de juillet, au calme, à l’abri des estivants, alors que moi je sursaute à chaque pétard lancé par des inconnus faisant semblant d’être joyeux, ce jour dont personne ne connaît vraiment l’origine de cette fête nationale.
Je préfère alors accepter ces bruits extérieurs, comme faisant partie de la nuit, de les intégrer, et de m’en dissocier. Tandis que lui, doit s’endormir au son des cigales, aux odeurs de lavande et de la verveine citronnelle dernièrement plantée.
Tiens, je viens de voir passer des réponses aux mails qu’il a envoyés avec son Mac Book…. Et il parle de moi ! Il raconte comment il m’a oublié à quelques instants de son départ. Vous rendez-vous compte, il parle de moi, il avoue sa faute, et j’en suis heureux quelque part tout de même.
Mais je viens de voir passer une réponse d’un psy qui lui dit que c’est un acte manqué, et que de toute façon, je suis bien trop présent dans sa vie. Non mais des fois ! De quoi se mêle ce psy à 2 euros ? Il me prend une envie folle de le supprimer, de le mettre dans mes spams, ou même de lui répondre « votre correspondant est actuellement en congés de vous, et cela lui fait grand bien ! »
Ce matin, je me réveille avec plus de punch, car je sais qu’il doit rentrer ce soir.
Même tard, je l’attendrai. Même s’il devait revenir d’au-delà des campagnes, d’au-delà des montagnes, d’au-delà des océans, je l’attendrai.
J’attendrai d’ailleurs, le jour et la nuit, j’attendrai toujours, son retour. Qu’il me prenne dans ses mains, avec un sourire et des yeux d’enfants, qu’il me ranime, qu’il me porte à son oreille, qu’il me recharge vite car je suis à deux doigts de flancher, ma batterie est en danger.
Laurent sans moi, c’est comme un Laurel sans Hardy, un violon sans archer, un Giscard sans D’Estaing.
Alors, lorsque le philosophe se demande si : « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? » Mais, qui a dit que j’étais inanimé ? Je persiste et signe, l’Iphone à un destin animé.
Alors, dans un ultime effort, pour vous faire part de mon désarroi en ce week-end de Juillet, comme un chien qu’on abandonne sur le bord d’une autoroute, ou à la SPA, Société Protectrice des Aphones, j’appuie sur le bouton « envoyer » pour publier cet état d’âme sur internet, avant que je n’ai la mémoire et l’énergie qui flanchent…. J’aurai tellement aimé qu’il m’écrive un mot, rien qu’un mot, mais ma chandelle est morte, je n’ai plus... le …. feu, ouvre………. vite la ………….porte, pour ………..l’amour ……………..de Dieu
Envoyé de mon Iphone