EMDR, IMO, Hypnose et Thérapies Brèves à Paris
Hypnotherapeutes à Paris  
Cabinets d'Hypnothérapeutes Parisiens, 8 hypnothérapeutes spécialisés en EMDR - IMO, Psychothérapie Brève. Formations, Supervisions, Consultations

Hypnose Ericksonienne, Médicale et Thérapeutique. Thérapies Brèves, EMDR. Formations en Hypnose, Formation en EMDR, Thérapeute des Instituts Milton Erickson à Paris, Marseille, Bordeaux, Nancy

Conversation de désengagement: le changement par l’aversion.

Eprouver de l’aversion par rapport au tabac, à une addiction ou à un trait de caractère (colère, etc.). Exercices pratiques pour amener au désir de changement.
Dr Alain VALLÉE



Autoportrait en mouvement. © Roberta Lo Menzo
Autoportrait en mouvement. © Roberta Lo Menzo
Cet article est destiné à vous apporter un outil conversationnel fort utile en matière de désengagement. Vous en tirerez d’autant plus facilement profit si vous avez déjà lu mon article précédent sur la conversation d’engagement.

NOTION D’ENGAGEMENT

Cette notion d’engagement est liée à la psychologie sociale. Je suis engagé dans une décision si j’ai le sentiment:
1. d’avoir décidé librement ;
2. que cette décision est conforme à mes valeurs ;
3. que cette conformité aux valeurs s’associe à une sensation corporelle agréable ;
4. que cette décision n’est pas totalement conforme aux attentes des autres. En thérapie, ce type de conversation est extrêmement utile pour associer une personne à une exception, pour l’aider à reconnaître comme libres des comportements qui lui apparaissent contraints, pour accepter une prescription, par exemple. Après cette conversation, le sujet est associé à ce comportement qui ne suscite pas plus de conflit. L’avantage de ce type de conversation sur d’autres modalités relationnelles telles que l’hypnose est la brièveté, ce type d’entretien ne prenant pas plus de deux minutes.

NOTIONS DE DÉSENGAGEMENT

D’un autre côté, j’ai eu l’idée de tenter de mettre en place des conversations de désengagement qui se sont avérées être assez souvent des succès. J’ai donc choisi de prendre le chemin inverse :
1. le comportement est contraint ;
2. ce comportement n’est pas conforme à mes valeurs préférées ;
3. la conscience de ces « mauvaises » valeurs s’accompagne d’une sensation corporelle désagréable ;
4. et pourtant ce comportement suit le chemin de la facilité et de la passivité. Ces idées générales étant données, le mieux est de passer à la pratique, à des exemples cliniques.

EXEMPLE DU TABAGISME


- Thérapeute : « Bonjour ! Vous m’avez dit au téléphone que vous veniez pour le tabac. J’aimerais une précision : venez-vous pour ou contre le tabac ?
- Patient : Contre, bien sûr.
- Th. : Vous me rassurez. Je croyais avoir compris que vous aviez encore très envie de fumer.
- P. : C’est vrai aussi.
- Th. : OK, on va partir de là. Dites-moi, quand vous fumez, est-ce que vous avez plutôt la sensation d’une liberté ou d’une dépendance ? La liberté de celui qui réussit ainsi à montrer qu’il est contre le système de contrainte, ou bien la pauvreté de celui qui ne sait rien faire d’autre que de tenir à la main et de porter à sa bouche un truc qui fait de la fumée ? Quel pourcentage donnez-vous à la liberté, quel pourcentage donnez-vous à la contrainte ?
- P. : Je dirais 30 et 70 !
- Th. : 70, c’est beaucoup plus grand que 30. Donc, globalement, votre comportement est plus contraint que libre. Qu’en pensez-vous ?
- P. : Vu comme ça, vous avez raison.
- Th. : Une autre question. Imaginez qu’un de vos amis vous dise que, s’il est tout seul mais encore plus en groupe, il ne peut pas faire autrement que de tenir un truc à la main et, en plus, il se sent obligé de le sucer, qu’est-ce que vous penseriez de lui ?
- P. : Je penserais qu’il est quand même ridicule.
- Th. (le montrant de l’index) : Et si je vous dis que c’est vous cet homme quand même ridicule, qu’est-ce que ça vous fait là, maintenant, à l’intérieur ?
- P. : Ça serre.
- Th. : OK. Vous avez donc ce comportement qui est beaucoup plus contraint que libre, vous savez que cette faiblesse vous rend ridicule et que ça vous provoque une sensation de serrement dans le corps. Est-ce que c’est d’accord ?
- P. : Oui.
- Th. : Et pourtant, c’est tellement plus facile de faire comme ça, de céder à la passivité, à la facilité, c’est tellement plus confortable, n’est-ce pas ?
- P. : Oui, c’est vrai.
- Th. : Si je résume ce que nous avons dit, vous m’avez dit que l’habitude de fumer du tabac, c’était pour vous plus contraint que libre, que vous pensiez même que vous étiez ridicule d’être accroché à ce truc qui se tient à la main, vous m’avez même dit que ces pensées entraînaient une sensation désagréable à l’intérieur du corps, que ça serrait ; vous m’avez également dit que vous faisiez cela par passivité, par facilité. Est-ce qu’on a bien décrit votre comportement : à 0, je n’ai rien compris, à 100 nous avons bien décrit. A combien êtes-vous ?
- P. : 90 !
- Th. :Une autre question. Maintenant, le sentiment de liberté de fumer, est-ce qu’il est augmenté ou bien est-ce qu’il a diminué ?
- P. : C’est sûr, j’ai moins envie. » QU’AI-JE FAIT AU COURS DE CET ENTRETIEN ? Sans disqualifier le patient, je l’ai amené avec un questionnement par échelle à « mesurer » liberté et contrainte. Notez qu’à chaque étape je reformule soigneusement l’ensemble pour obtenir un acquiescement, un « yes set ». Comme nous voyons tellement bien la paille qui est dans l’oeil de l’autre alors que nous ne voyons pas la poutre qui est dans le nôtre, je suis passé par l’image d’un ami. Cette opinion en terme de valeur va s’associer à une sensation corporelle désagréable lorsque j’amène le patient à intérioriser l’image. Enfin, il ne reste plus que la dernière étape qui, elle-même, va conforter la probabilité d’aversion, à savoir le fait de céder à la facilité, à la passivité. A partir de ce moment, si vous vous sentez à l’aise, vous pouvez laisser le sujet aller avec cela et lui demander d’observer. Vous pouvez aussi, si vous avez un peu de temps, lui proposer une séance d’hypnose. Peu importe son contenu, ce qui compte est qu’elle vous donne le sentiment de bien faire votre travail. Dans ce cas d’espèce, j’ai surfé sur sa motivation pour travailler ensuite de manière solutionniste que je ne développerai pas plus ici : « OK, en sortant d’ici, vous vous sentez changé, ce que vous appelez “moins envie”. Très concrètement et très simplement, si vous êtes filmé, quels sont les tout petits détails différents que l’on voit et que l’on entend ? »

EXEMPLE D’UN TRAIT DE CARACTÈRE, LA COLÈRE


- Th. : « Donc, si je comprends bien, vous venez me voir car vous êtes de plus en plus gêné par votre côté coléreux. Pourtant, j’imagine que ça fait bien longtemps que vous êtes comme ça, voire même que, pendant longtemps, la colère vous a été très utile et que vous pensez, sans doute, qu’elle peut encore l’être. Pourquoi vouloir changer cela ?
- P. : C’est ma nouvelle compagne. Elle m’a mis un ultimatum. La dernière fois que je suis sorti de ma voiture pour frapper un autre automobiliste, elle m’a dit : “plus jamais ça !” En plus, ce n’est pas la première fois.
- Th. : Donc, pour elle vous êtes prêt à changer quelque chose qui quand même est utile pour vous ?
- P. : Oui.
- Th. : Pourtant, j’imagine que vous êtes attaché à ce genre de comportement, que vous pouvez même vous en glorifier à vos amis, dans les repas ? Et puis, c’est une nouvelle amie, est-ce que ça ne serait pas plus simple de la changer ?

« Je penserais que c’est quelqu’un de faible »... Pour lire la suite de l’article et commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°61




Dr ALAIN VALLÉE

Conversation de désengagement: le changement par l’aversion.
Psychothérapeute et formateur en hypnose et thérapies brèves, auteur de Manuel pratique de thérapie orientée solution : Dialogues et récits, aux éditions Satas (Bruxelles, 2017). Fondateur et past president de l’ARePTA-Institut Milton Erickson de Nantes (IMHENA).

Commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°62

N°62 : août, septembre, octobre 2021

- Edito : Transe relationnelle. Julien Betbèze, rédacteur en chef
- La lévitation : un catalyseur de changement. Daniel Quin. Lâcher prise consiste à sortir de son cadre habituel de références et, par la transe, plonger dans un univers sans savoir où il nous mène. Avec les exemples de Marie, 12 ans, en échec scolaire, Lise, 35 ans, qui souffre de compulsion alimentaire, de Nadine, 22 ans qui veut perdre du poids, d’Anne, 35 ans, qui boit de la bière de façon excessive.
- Conversation de désengagement : le changement par l’aversion. Alain Vallée. Exercices pratiques pour amener au désir de changement. Ce genre de conversation centrée sur la liberté ou la contrainte, les valeurs ou le jugement d’autrui et les sensations corporelles est d’une grande puissance et prend peu de temps. Avec les exemples du tabagisme, de la colère…

- De la métaphore à la chanson de geste. Histoire de réceptivité. Bruno Dubos. Dans le travail métaphorique tout est question de réceptivité. Le thérapeute utilise une métaphore pour « aller vers le sujet », celui-ci va-t-il la « recevoir » ? Avec l’exemple de Sylvie et sa suite traumatique d’un long parcours émaillé d’interventions chirurgicales conséquence d’une erreur médicale.

- Les outils de la thérapie narrative : trouver du sens à l’insensé. Françoise Villermaux. Quoi de plus anxiogène, pour le psychologue ou le pédopsychiatre, qu’un adolescent qui exprime des idées suicidaires ? Illustration avec Célia, 14 ans et Elio, 15 ans.

Dossier : Douleur, douceur
- Edito : Gérard Osterman
- La peur des soignants face à la mort. Myriam Mercier. Confrontés à la mort de patients dans leur travail, les soignants sont-ils autorisés à laisser parler leurs peurs ? Ou doivent-ils laisser leurs émotions à la maison ?

- Burn-out et doubles liens professionnels. Jérémy Cuna. Les exemples de M. H, directeur et délégué du personnel et de M. L, directeur adjoint et mari d’une salariée.
- Les gestes autocentrés : phénomène non conscient de ré-association. Corinne Paillette. Croiser les mains et mouliner des pouces, pianoter avec ses doigts sur ses cuisses, se gratter la tête… autant de petits gestes à observer chez les patients.

Dossier : Thérapie familiale
- Edito : Julien Betbèze. Mony Elkaïm : un thérapeute familial hors du commun
- Résonance et hypnose. En hommage à Mony Elkaïm et François Roustang. Sylvie Le Pelletier Beaufond. En vignette clinique, Mme C, 40 ans, en dépression depuis des années.
- Affronter l’ado tout-puissant : TOS (Thérapies Orientées Solution) et approches stratégiques. L’incroyable prise de pouvoir d’un adolescent de 15 ans sur sa famille. Sophie Tournouër

- Thérapie familiale et hypnose. Dimitri Tessier. Rétablir les liens entre les personnes dans des contextes de blocages relationnels. Les exemples de la famille L, une femme élève seules ses enfants, et du couple C en désaccord sur l’éducation de leur fille.

Rubriques
- Quiproquo. Stéfano Colombo. « Famille ». Dessin de Mohand Chérif Si Ahmed alias Muhuc
- Les champs du possible. Adrian Chaboche. Heureusement le temps passé passe par le présent.
- Culture monde. Sylvie Le Pelletier Beaufond. Les forces de l’invisible. Thérapies au Bénin.
- Les Grands entretiens. Gérard Fitoussi. Jacques-Antoine Malarewicz
- Livres en bouche: Julien Betbèze, Sophie Cohen.

Rédigé le 29/09/2021 modifié le 29/09/2021

Laurent Gross
Florent HAMON. Hypnothérapeute, Praticien EMDR, Infirmier anesthésiste à Paris. Chargé de Formation... En savoir plus sur cet auteur

Lu 2987 fois

        



Nouveau commentaire :
Twitter

Hypnose Ericksonienne | Hypnothérapeutes à Paris | EMDR et Hypnose | Formation Hypnose, EMDR & Therapie Breve | Traitements Hypnose, Traitements EMDR | Pathologies | Hypnose Traditionnelle | Vidéo Hypnose | Revue de Presse | Livres d'Hypnose Ericksonienne et Thérapies Brèves