Entre la pratique de l’hypnose et l’approche thérapeutique systémique, il est possible de mettre à jour un lien effectif entre différents concepts, ceux spécifiques élaborés par Mony Elkaïm dans l’approche systémique et ceux développés par François Roustang dans le champ de l’hypnose. Ce lien met en évidence d’une part l’importance de l’interaction patient-thérapeute porteuse de la dynamique des séances, de leur contenu et de la nature des interventions du thérapeute, et d’autre part le rôle de l’hypnose comme catalyseur de l’efficacité du travail thérapeutique. Il s’agit en effet ici de montrer comment l’hypnose crée un contexte relationnel qui amplifie l’émergence d’une nouvelle construction du réel ouvrant à d’autres possibles, construction dont patient et thérapeute sont coauteurs grâce aux interactions qu’ils échangent, de montrer encore comment le cadre hypnothérapeutique propose d’autres formes d’intervention à partir de cette co-construction, enfin de souligner qu’en hypnose des changements prennent corps, en deçà du langage, à partir des résonances.
VIGNETTE CLINIQUE
Madame C., 49 ans, mariée, mère d’un garçon de 13 ans, présente une dépression depuis de longues années qui a entraîné plusieurs hospitalisations. Madame C. a été en analyse pendant quinze ans, elle est suivie par de nombreux soignants, psychiatres, homéopathes, acupuncteurs... Sa dépression est dominée par une angoisse extrême quasi permanente. Très ralentie, elle s’investit peu en dehors de son travail et laisse à l’abandon son foyer et les liens familiaux. Elle évoque périodiquement des idées suicidaires. De son histoire, on retient un père décrit comme « paranoïaque », une mère dite « phobique, dépressive », en permanence dans l’angoisse d’une mort imminente, un frère de quatre ans son cadet avec lequel elle entretient une rivalité perpétuelle. Madame C. a protégé et soutenu sa mère tout au long de son enfance, plus encore lors du divorce parental au moment de son adolescence. Actuellement, la famille nucléaire qu’elle compose avec son mari et son fils, close sur elle-même, déterminée par des contrats tacites d’aide mutuelle et exempte pratiquement tout lien social, s’est rigidifiée autour des difficultés de Madame C. L’histoire de cette patiente est émaillée de déconvenues professionnelles, familiales ou personnelles, qui intensifient ses symptômes et renforcent sa dépression.
Lors de la première séance d’hypnose, Madame C. dit en préambule attendre tout de l’hypnose. Pendant les séances, son expression est particulièrement figée et lorsqu’elle laisse échapper par courts et rares instants un sourire, elle le réprime instantanément. Elle dit devoir mériter son bien-être, mais pour cela elle se doit d’être utile. Voici quelques-uns des premiers moments de la thérapie qui illustrent notre propos. Touché par l’attente excessive de cette patiente, le thérapeute hésite dans un premier temps quant à la manière d’aborder avec elle la première séance d’hypnose. Déstabilisé dans sa posture de thérapeute, il s’interroge même, fait peu habituel dans sa pratique, sur la possibilité d’élaborer un travail thérapeutique avec elle. Cependant le thérapeute ne laisse pas de place à cette impression, en réalité il s’appuie sur elle et la laisse évoluer. Il invite alors la patiente à se concentrer sur les sensations physiques qui traduisent son angoisse, à suivre leurs modifications. Il ne sait rien, ne propose rien, ne suggère aucun changement ni mieux-être. Les sensations de Madame C. se transforment : elle se décrit comme « lumineuse à l’intérieur ».
L’attente de la patiente ici trouble un temps le thérapeute, réveillant, il le comprend en dehors de la séance, ses propres doutes quant à sa capacité à l’aider ou à aider. Cependant, en reprenant appui sur les spécificités de l’expérience de l’hypnose que nous décrirons plus loin, le thérapeute abandonne toute nécessité d’apporter à cette patiente de l’aide. Dans l’expérience hypnotique ainsi proposée à la première séance, la patiente découvre en elle un potentiel de transformation. Elle contacte un bien-être inconditionnel qui ne nécessite ni intervention significative ni « aide ». A la deuxième séance, la patiente évoque sa probable résistance future et déclare qu’elle ne pourra pas aller mieux. Sa demande d’aide s’intensifie. Ici, délogé une nouvelle fois de sa place, le thérapeute revit l’impossibilité de répondre à la demande de la patiente. Mais revenant à sa posture hypnotique, délaissant ses premières impressions et l’inquiétude ressentie, sans lutter ni analyser, il devient vite absorbé dans l’espace de la transe en même temps que la patiente. Madame C. revient alors spontanément à un moment agréable de sa vie, celui de sa rencontre avec son mari. Elle explique au sortir de l’exercice que si elle a été attirée par son mari, c’est en particulier parce qu’il lui offrait son aide. Le thème de l’aide réapparaît. Plus tard, en transe, elle fait référence à un animal en peluche de son enfance : un hérisson, « c’est Tutil », il s’appelle « Tutil ». Le thérapeute lui propose d’entrer en contact avec lui, sans rien faire pour lui, sans rien attendre de lui ; elle garde longtemps le silence. Indifférente, elle « attend des résultats ». De cette rencontre thérapeutique un thème a émergé de façon manifeste et répétitive. Madame C. demande de l’aide, implore de l’aide, mais en même temps ne peut y croire, tandis que, par la présence des corps, le thérapeute vit ici, par résonance probable avec un pan de son histoire, l’impossibilité à aider. Ce dernier ressent d’abord, comme elle et avec elle, cette impuissance à aider. Mais si le travail hypnotique a révélé ce thème, le met en acte, le met au corps, il ne le laisse pas s’amplifier ou se rigidifier.
RÉSONANCES ET POINTS D’APPUI
Au croisement de la thérapie par l’hypnose et de l’approche systémique, il est possible de lire ces premiers moments thérapeutiques au prisme de la notion de résonance, développée par Mony Elkaïm. Les résonances en action dans ce contexte constituent, nous voulons l’illustrer ici, des points d’appui, des leviers qui peuvent être opératoire.
Dans une rencontre thérapeutique, le cadre hypnotique revêt toute son importance. Selon François Roustang, l’hypnose engage, en effet, la plasticité de tout l’être. Plongé dans cet environnement relationnel particulier, le sujet peut opérer une forme de rupture avec son organisation habituelle, rupture qui engendre une nouvelle manière d’être en relation. L’hypnose, phénomène du vivant, est encore, selon Boris Cyrulnick, un état de sensorialité liant deux organismes séparés et « poreux ». Elle construit une forme de passerelle sensorielle entre les êtres, reliant ainsi des éléments communs à chacun d’eux. La création de cette passerelle invite paradoxalement à retourner à soi et à redéfinir son rapport au monde. L’hypnose porte en elle, par cette sensorialité, le vécu d’une expérience autre, témoin d’une nouvelle manière d’être au monde.
Cette mise en commun d’éléments sensoriels renvoie à certains paradigmes de l’approche systémique. Dans cette approche, tout système (une famille ou un couple) est caractérisé par les interactions qui se produisent à l’intérieur de celui-ci. Considérant que le thérapeute influe sur ce qu’il observe lors des séances, celui-ci est inclus, participant actif et réactif, dans le système thérapeutique. Au sein de ce dernier se dévoilent, s’utilisent et se modifient les interactions de nature circulaire entre les différents éléments. Dans une prise en charge individuelle, le système thérapeutique devient l’ensemble patient-thérapeute. Chaque individu lui-même constitue, selon Mony Elkaïm, un assemblage d’éléments biologiques, psychologiques...
Pour lire la suite de l’article et commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°62
VIGNETTE CLINIQUE
Madame C., 49 ans, mariée, mère d’un garçon de 13 ans, présente une dépression depuis de longues années qui a entraîné plusieurs hospitalisations. Madame C. a été en analyse pendant quinze ans, elle est suivie par de nombreux soignants, psychiatres, homéopathes, acupuncteurs... Sa dépression est dominée par une angoisse extrême quasi permanente. Très ralentie, elle s’investit peu en dehors de son travail et laisse à l’abandon son foyer et les liens familiaux. Elle évoque périodiquement des idées suicidaires. De son histoire, on retient un père décrit comme « paranoïaque », une mère dite « phobique, dépressive », en permanence dans l’angoisse d’une mort imminente, un frère de quatre ans son cadet avec lequel elle entretient une rivalité perpétuelle. Madame C. a protégé et soutenu sa mère tout au long de son enfance, plus encore lors du divorce parental au moment de son adolescence. Actuellement, la famille nucléaire qu’elle compose avec son mari et son fils, close sur elle-même, déterminée par des contrats tacites d’aide mutuelle et exempte pratiquement tout lien social, s’est rigidifiée autour des difficultés de Madame C. L’histoire de cette patiente est émaillée de déconvenues professionnelles, familiales ou personnelles, qui intensifient ses symptômes et renforcent sa dépression.
Lors de la première séance d’hypnose, Madame C. dit en préambule attendre tout de l’hypnose. Pendant les séances, son expression est particulièrement figée et lorsqu’elle laisse échapper par courts et rares instants un sourire, elle le réprime instantanément. Elle dit devoir mériter son bien-être, mais pour cela elle se doit d’être utile. Voici quelques-uns des premiers moments de la thérapie qui illustrent notre propos. Touché par l’attente excessive de cette patiente, le thérapeute hésite dans un premier temps quant à la manière d’aborder avec elle la première séance d’hypnose. Déstabilisé dans sa posture de thérapeute, il s’interroge même, fait peu habituel dans sa pratique, sur la possibilité d’élaborer un travail thérapeutique avec elle. Cependant le thérapeute ne laisse pas de place à cette impression, en réalité il s’appuie sur elle et la laisse évoluer. Il invite alors la patiente à se concentrer sur les sensations physiques qui traduisent son angoisse, à suivre leurs modifications. Il ne sait rien, ne propose rien, ne suggère aucun changement ni mieux-être. Les sensations de Madame C. se transforment : elle se décrit comme « lumineuse à l’intérieur ».
L’attente de la patiente ici trouble un temps le thérapeute, réveillant, il le comprend en dehors de la séance, ses propres doutes quant à sa capacité à l’aider ou à aider. Cependant, en reprenant appui sur les spécificités de l’expérience de l’hypnose que nous décrirons plus loin, le thérapeute abandonne toute nécessité d’apporter à cette patiente de l’aide. Dans l’expérience hypnotique ainsi proposée à la première séance, la patiente découvre en elle un potentiel de transformation. Elle contacte un bien-être inconditionnel qui ne nécessite ni intervention significative ni « aide ». A la deuxième séance, la patiente évoque sa probable résistance future et déclare qu’elle ne pourra pas aller mieux. Sa demande d’aide s’intensifie. Ici, délogé une nouvelle fois de sa place, le thérapeute revit l’impossibilité de répondre à la demande de la patiente. Mais revenant à sa posture hypnotique, délaissant ses premières impressions et l’inquiétude ressentie, sans lutter ni analyser, il devient vite absorbé dans l’espace de la transe en même temps que la patiente. Madame C. revient alors spontanément à un moment agréable de sa vie, celui de sa rencontre avec son mari. Elle explique au sortir de l’exercice que si elle a été attirée par son mari, c’est en particulier parce qu’il lui offrait son aide. Le thème de l’aide réapparaît. Plus tard, en transe, elle fait référence à un animal en peluche de son enfance : un hérisson, « c’est Tutil », il s’appelle « Tutil ». Le thérapeute lui propose d’entrer en contact avec lui, sans rien faire pour lui, sans rien attendre de lui ; elle garde longtemps le silence. Indifférente, elle « attend des résultats ». De cette rencontre thérapeutique un thème a émergé de façon manifeste et répétitive. Madame C. demande de l’aide, implore de l’aide, mais en même temps ne peut y croire, tandis que, par la présence des corps, le thérapeute vit ici, par résonance probable avec un pan de son histoire, l’impossibilité à aider. Ce dernier ressent d’abord, comme elle et avec elle, cette impuissance à aider. Mais si le travail hypnotique a révélé ce thème, le met en acte, le met au corps, il ne le laisse pas s’amplifier ou se rigidifier.
RÉSONANCES ET POINTS D’APPUI
Au croisement de la thérapie par l’hypnose et de l’approche systémique, il est possible de lire ces premiers moments thérapeutiques au prisme de la notion de résonance, développée par Mony Elkaïm. Les résonances en action dans ce contexte constituent, nous voulons l’illustrer ici, des points d’appui, des leviers qui peuvent être opératoire.
Dans une rencontre thérapeutique, le cadre hypnotique revêt toute son importance. Selon François Roustang, l’hypnose engage, en effet, la plasticité de tout l’être. Plongé dans cet environnement relationnel particulier, le sujet peut opérer une forme de rupture avec son organisation habituelle, rupture qui engendre une nouvelle manière d’être en relation. L’hypnose, phénomène du vivant, est encore, selon Boris Cyrulnick, un état de sensorialité liant deux organismes séparés et « poreux ». Elle construit une forme de passerelle sensorielle entre les êtres, reliant ainsi des éléments communs à chacun d’eux. La création de cette passerelle invite paradoxalement à retourner à soi et à redéfinir son rapport au monde. L’hypnose porte en elle, par cette sensorialité, le vécu d’une expérience autre, témoin d’une nouvelle manière d’être au monde.
Cette mise en commun d’éléments sensoriels renvoie à certains paradigmes de l’approche systémique. Dans cette approche, tout système (une famille ou un couple) est caractérisé par les interactions qui se produisent à l’intérieur de celui-ci. Considérant que le thérapeute influe sur ce qu’il observe lors des séances, celui-ci est inclus, participant actif et réactif, dans le système thérapeutique. Au sein de ce dernier se dévoilent, s’utilisent et se modifient les interactions de nature circulaire entre les différents éléments. Dans une prise en charge individuelle, le système thérapeutique devient l’ensemble patient-thérapeute. Chaque individu lui-même constitue, selon Mony Elkaïm, un assemblage d’éléments biologiques, psychologiques...
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Dr Sylvie LE PELLETIER-BEAUFOND Médecin-psychothérapeute depuis 1991 en libéral. Elle est également thérapeute systémique de famille et de couple. Elle intervient dans le champ professionnel, universitaire. Formatrice, elle reçoit des professionnels en supervision. Formée par Jean Godin à l’Institut Milton Erickson de Paris et par Mony Elkaïm, sa pratique clinique s’inspire de la pensée de François Roustang. Sylvie Le Pelletier-Beaufond est membre du Cercle d’Hypnose contemporaine, de l’Institut Milton Erickson Ile-de- France, et membre de la Société française de Thérapie familiale.
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Illustrations : © Roberta Lo Menzo
N°62 : août, septembre, octobre 2021
- Edito : Transe relationnelle. Julien Betbèze, rédacteur en chef
- La lévitation : un catalyseur de changement. Daniel Quin. Lâcher prise consiste à sortir de son cadre habituel de références et, par la transe, plonger dans un univers sans savoir où il nous mène. Avec les exemples de Marie, 12 ans, en échec scolaire, Lise, 35 ans, qui souffre de compulsion alimentaire, de Nadine, 22 ans qui veut perdre du poids, d’Anne, 35 ans, qui boit de la bière de façon excessive.
- Conversation de désengagement : le changement par l’aversion. Alain Vallée. Exercices pratiques pour amener au désir de changement. Ce genre de conversation centrée sur la liberté ou la contrainte, les valeurs ou le jugement d’autrui et les sensations corporelles est d’une grande puissance et prend peu de temps. Avec les exemples du tabagisme, de la colère…
- De la métaphore à la chanson de geste. Histoire de réceptivité. Bruno Dubos. Dans le travail métaphorique tout est question de réceptivité. Le thérapeute utilise une métaphore pour « aller vers le sujet », celui-ci va-t-il la « recevoir » ? Avec l’exemple de Sylvie et sa suite traumatique d’un long parcours émaillé d’interventions chirurgicales conséquence d’une erreur médicale.
- Les outils de la thérapie narrative : trouver du sens à l’insensé. Françoise Villermaux. Quoi de plus anxiogène, pour le psychologue ou le pédopsychiatre, qu’un adolescent qui exprime des idées suicidaires ? Illustration avec Célia, 14 ans et Elio, 15 ans.
Dossier : Douleur, douceur
- Edito : Gérard Ostermann
- La peur des soignants face à la mort. Myriam Mercier. Confrontés à la mort de patients dans leur travail, les soignants sont-ils autorisés à laisser parler leurs peurs ? Ou doivent-ils laisser leurs émotions à la maison ?
- Burn-out et doubles liens professionnels. Jérémy Cuna. Les exemples de M. H, directeur et délégué du personnel et de M. L, directeur adjoint et mari d’une salariée.
- Les gestes autocentrés : phénomène non conscient de ré-association. Corinne Paillette. Croiser les mains et mouliner des pouces, pianoter avec ses doigts sur ses cuisses, se gratter la tête… autant de petits gestes à observer chez les patients.
Dossier : Thérapie familiale
- Edito : Julien Betbèze. Mony Elkaïm : un thérapeute familial hors du commun
- Résonance et hypnose. En hommage à Mony Elkaïm et François Roustang. Sylvie Le Pelletier Beaufond. En vignette clinique, Mme C, 40 ans, en dépression depuis des années.
- Affronter l’ado tout-puissant : TOS (Thérapies Orientées Solution) et approches stratégiques. L’incroyable prise de pouvoir d’un adolescent de 15 ans sur sa famille. Sophie Tournouër
- Thérapie familiale et hypnose. Dimitri Tessier. Rétablir les liens entre les personnes dans des contextes de blocages relationnels. Les exemples de la famille L, une femme élève seules ses enfants, et du couple C en désaccord sur l’éducation de leur fille.
Rubriques
- Quiproquo. Stéfano Colombo. « Famille ». Dessin de Mohand Chérif Si Ahmed alias Muhuc
- Les champs du possible. Adrian Chaboche. Heureusement le temps passé passe par le présent.
- Culture monde. Sylvie Le Pelletier Beaufond. Les forces de l’invisible. Thérapies au Bénin.
- Les Grands entretiens. Gérard Fitoussi. Jacques-Antoine Malarewicz
- Livres en bouche: Julien Betbèze, Sophie Cohen.
Illustrations : © Roberta Lo Menzo
N°62 : août, septembre, octobre 2021
- Edito : Transe relationnelle. Julien Betbèze, rédacteur en chef
- La lévitation : un catalyseur de changement. Daniel Quin. Lâcher prise consiste à sortir de son cadre habituel de références et, par la transe, plonger dans un univers sans savoir où il nous mène. Avec les exemples de Marie, 12 ans, en échec scolaire, Lise, 35 ans, qui souffre de compulsion alimentaire, de Nadine, 22 ans qui veut perdre du poids, d’Anne, 35 ans, qui boit de la bière de façon excessive.
- Conversation de désengagement : le changement par l’aversion. Alain Vallée. Exercices pratiques pour amener au désir de changement. Ce genre de conversation centrée sur la liberté ou la contrainte, les valeurs ou le jugement d’autrui et les sensations corporelles est d’une grande puissance et prend peu de temps. Avec les exemples du tabagisme, de la colère…
- De la métaphore à la chanson de geste. Histoire de réceptivité. Bruno Dubos. Dans le travail métaphorique tout est question de réceptivité. Le thérapeute utilise une métaphore pour « aller vers le sujet », celui-ci va-t-il la « recevoir » ? Avec l’exemple de Sylvie et sa suite traumatique d’un long parcours émaillé d’interventions chirurgicales conséquence d’une erreur médicale.
- Les outils de la thérapie narrative : trouver du sens à l’insensé. Françoise Villermaux. Quoi de plus anxiogène, pour le psychologue ou le pédopsychiatre, qu’un adolescent qui exprime des idées suicidaires ? Illustration avec Célia, 14 ans et Elio, 15 ans.
Dossier : Douleur, douceur
- Edito : Gérard Ostermann
- La peur des soignants face à la mort. Myriam Mercier. Confrontés à la mort de patients dans leur travail, les soignants sont-ils autorisés à laisser parler leurs peurs ? Ou doivent-ils laisser leurs émotions à la maison ?
- Burn-out et doubles liens professionnels. Jérémy Cuna. Les exemples de M. H, directeur et délégué du personnel et de M. L, directeur adjoint et mari d’une salariée.
- Les gestes autocentrés : phénomène non conscient de ré-association. Corinne Paillette. Croiser les mains et mouliner des pouces, pianoter avec ses doigts sur ses cuisses, se gratter la tête… autant de petits gestes à observer chez les patients.
Dossier : Thérapie familiale
- Edito : Julien Betbèze. Mony Elkaïm : un thérapeute familial hors du commun
- Résonance et hypnose. En hommage à Mony Elkaïm et François Roustang. Sylvie Le Pelletier Beaufond. En vignette clinique, Mme C, 40 ans, en dépression depuis des années.
- Affronter l’ado tout-puissant : TOS (Thérapies Orientées Solution) et approches stratégiques. L’incroyable prise de pouvoir d’un adolescent de 15 ans sur sa famille. Sophie Tournouër
- Thérapie familiale et hypnose. Dimitri Tessier. Rétablir les liens entre les personnes dans des contextes de blocages relationnels. Les exemples de la famille L, une femme élève seules ses enfants, et du couple C en désaccord sur l’éducation de leur fille.
Rubriques
- Quiproquo. Stéfano Colombo. « Famille ». Dessin de Mohand Chérif Si Ahmed alias Muhuc
- Les champs du possible. Adrian Chaboche. Heureusement le temps passé passe par le présent.
- Culture monde. Sylvie Le Pelletier Beaufond. Les forces de l’invisible. Thérapies au Bénin.
- Les Grands entretiens. Gérard Fitoussi. Jacques-Antoine Malarewicz
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